On va s’arrêter un peu sur les polymères biosourcés issus de la biomasse que certains appellent agro-polymères ou polymères naturels ou encore plastique végétal…. pas de terminologie bien fixée dans le domaine pour le moment.
C’est une catégorie peu transformée et je pense qu’elle intéresse parce que l’on pense que c’est la solution à la pollution des plastiques. Bon… je ne vais pas spoiler.
Je vous invite à consulter au préalable mon post initial sur les bioplastiques.
Les polymères biosuorcés dits « polymères naturels » sont directement issus de la biomasse c’est-à-dire de la matière organique d’origine végétale ou animale : amidon, cellulose, gluten de blé, etc. le caoutchouc naturel en fait partie.
Pour que les choses soient bien claires, on va prendre un exemple concret pour ce post. Dites-vous que quel que soit le polymère biosourcé dit « naturel » c’est-à-dire non modifié, la méthodologie sera à peu près la même.
L’amidon est le plus utilisé dans l’emballage alimentaire. il doit être légèrement transformé pour que l’on puisse lui donner les fonctions voulues. L’amidon est hydrophile, il aime bien l’eau ce qui ne nous arrange pas pour la fabrication des emballages alimentaires.
Par contre il a des propriétés barrières au gaz intéressantes et c’est une matière première très abondante. Pour fabriquer un emballage on a besoin que le film obtenu tienne mécaniquement. Pour un sac par exemple, il ne doit pas se déchirer quand on y met ses courses.
Du coup il va falloir légèrement améliorer le produit d’origine pour obtenir les propriétés souhaitées.
Pour un sac en amidon, on va ajouter des plastifiants (glycérine par exemple) pour que l’amidon puisse se fluidifier à haute température et permettre sa mise en forme. Il est également mélangé à d’autres polymères pour lui apporter d’autres propriétés comme l’hydrophobie et la résistance mécanique. Les fabricants font en sorte que ces modifications ne nuisent pas à sa capacité à se biodégrader.
Le % minimum de renouvelable est fixé à 40%
On vous dira qu’il est mélangé à « un polymère 100% biodégradable parce qu’hydrolysable » et bien c’est un polymère synthétique (pétrosourcé généralement) de type polyester qu’on ajoute. Moins glamour du coup.
Donc on peut avoir un matériau d’origine naturelle non modifié (structure chimique intacte) MAIS associé à d’autres matériaux qui ne le sont pas. De toute manière vu leurs propriétés initiales il n’y a pas vraiment le choix.
Le problème avec l’amidon principalement est son affinité à l’eau, ses propriétés mécaniques limitées et l’évolution de ses propriétés, très dépendantes des conditions de stockage. Bon après pour un sac de course c’est peut être suffisant. Les applications sont donc très limitées
Juste une précision sur la biodégradabilité :
un matériau peut-être biodégradable et non compostable mais un matériau compostable est toujours biodégradable !
C’est une question de délai et de condition de dégradation mais aussi d’exigence en termes de qualité du compost.
Le compostage est un milieu spécifique, le matériau peut aussi être compostable dans un composteur domestique et/ou en compostage industriel. Là également tout est une question de condition de dégradation, les composteurs sont différents.
Pour vous y retrouver, il y a les logos présents sur les emballages (OK compost par exemple) ainsi que les mentions sur l’emballage. Comme dit dans une précédente réponse, un matériau biodégradable ou compostable mis à la poubelle ne va pas être recyclé.
Pour résumer, il n’y a pas de solution parfaite. Chacun fera son choix en connaissance de cause.
Le petit lien vers le #thread twitter : https://twitter.com/Kako_line/status/1119304260049674240