Je vais vous expliquer pourquoi quand on change de matériau on améliore certains paramètres au détriment d’autres. Avec ce que j’ai pu récupérer comme info sur le matériau
image l’Energeek.
Tout d’abord le lien vers l’étude ici.
Après avoir fait un peu de recherche, le thermoplastique en question est très particulier. Il est fluide à température ambiante et polymérise en présence d’un catalyseur (comme les thermodurcissables) du coup on peut le mettre en œuvre de la même manière et à froid.
La différence reste la structure du polymère et donc ses propriétés. On va commencer par les points positifs : pas de changement de process (ou peu), performances mécaniques initiaux très proches, recyclabilité théorique.
Pour les points négatifs : la résistance aux cycles de charge/décharge. Contrairement à ce que l’on pense les thermoplastiques n’étant pas réticulés, ils peuvent s’endommager sous l’effet des cycles de charge/décharge mécaniques.
Leur capacité à y résister va dépendre de leur nature chimique et leur structure. Mais elle restera inférieur à celle d'un thermodurcissable pour des charges élevées.
Il y a également l’effet de la température qui me semble négligé dans la plupart des études.
Comme je n’ai pas la nature chimique exacte du polymère, je ne saurai pas prédire plus exactement son comportement. Mais la famille de polymère permet d’anticiper des comportements intrinsèques globaux au matériau.
Il y a également la résistance aux cycles climatiques (changements de température, cycles de pluie/séchage, etc.) au regard de sa nature chimique et de l’épaisseur de résine, ça aura un effet. Même en présence de peinture.
Pour le recyclage c’est plus compliqué : on a la solution du broyage et réutilisation du matériau broyé après l’avoir fondu. Sauf que là je ne suis pas certaine qu’il y ait une application, sinon cela se ferait de manière plus systématique pour les composites thermoplastiques.
Ensuite il y a la solvolyse et la thermolyse qui permettent la séparation de la résine et des renforts mais c’est très coûteux (donc de là à devenir systématique…) et pareil il faut une filière capable de gérer ce type de matériau.
Donc pour résumer : les performances mécaniques long-terme sont à prouver étant donné les contraintes mécaniques et climatiques appliquées sur les pales, et pour le recyclage il y a du potentiel mais ça reste encore à démontrer.
Concernant la question générale du recyclage des pâles d’éoliennes, elles ne le sont pas comme peuvent l’être les bouteilles ou les emballages en plastique. Elles ne peuvent pas être fondues. De plus ce sont des tissus avec enduisage.
Il y a pas mal de sujets de recherche en cours (pas forcément officiels) côté aéronautique, automobile et éolien. La difficulté est qu’on doit travailler sur un composite c’est à dire finalement un mélange de matériau. Et vous vous souvenez de la première de la recyclabilité
Plus le matériau est pur plus on facilite son recyclage. Si nous n’avions que de la résine, la valorisation énergétique aurait été plus facile et le recyclage sous forme de concassé aurait pu se faire. Pourquoi pas une dépolymérisation. Mais avec les fibres c’est complexe
De ce que je comprends la présence de fibre ne permet pas une valorisation énergétique optimisée. Sachant que nous n’avions que ça pour les valoriser, je ne sais pas trop comment les pales anciennes générations vont pouvoir être valorisées
C’est là qu’il faudrait une directive ou un règlement européen sur le sujet pour réglementer la conception de ces structures qui ont une durée de vie finalement assez faible. ça concernerait les pâles, l’acier et le béton très souvent oubliés.
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