Le plastique, barrière contre les virus?
Ces derniers temps, la question des propriétés « barrières » du plastique ont alimenté les débats. Contrairement aux propos de certaines personnalités politiques et d’ONG, certains plastiques utilisés dans l’emballage alimentaire ont cette propriété. Voici un exemple avec un article du Monde sur le sujet.
L’article en question est disponible ici. Il avait été présenté sur Twitter avec un titre qui ne correspondait pas au contenu, à propos des « prétendues » propriétés barrières du plastique. Le titre du tweet a été changé peu après la publication de mon thread.
Les plastiques utilisés dans l’emballage alimentaire sont choisis pour protéger les aliments de l’environnement extérieur et protéger le consommateur. Ces matériaux peuvent être étanches à l’eau, l’humidité, l’oxygène ou aux gaz en fonction du besoin.
Exemple: conservation de la viande sous film plastique. Cette protection sous vide ou atmosphère modifiée permet de conserver la viande 3 fois plus longtemps grâce à l’étanchéité du film plastique. Sans accès à l’oxygène le vieillissement de la viande est considérablement ralenti .
Ce procédé permet ainsi d’éviter la prolifération de micro-organismes sur l’aliment et protège ainsi le consommateur. Cette fonction ne peut être remplacée par AUCUN autre matériau au contact d’aliments de ce type dans cette configuration.
J’avais également parlé de l’intérêt pour lutter contre le gaspillage alimentaire ici avec l’exemple du concombre emballé dans un film plastique
N’oublions pas le secteur du médical, où le plastique est utilisé pour protéger les médicaments ou le matériel médical, parce qu’il permet de conserver le contenu sans qu’il ne soit altéré par d’éventuelles pollutions externes.
Sans compter la fabrication de jetables comme les blouses ou les masques. Ces derniers sont fabriqués à partir de fibres polymères. C’est ce qui les rend efficace en termes de filtration.
Et je ne parle pas de toutes les personnes qui ont pu obtenir une prothèse en polymère, dont des prothèses internes. Certains polymères étant biocompatibles.
Cette propriété n'est donc pas "prétendue"
Ça c’est pour le factuel. Parlons maintenant de la crise sanitaire : Comme je l’ai déjà expliqué dans un précédent article, le plastique (comme le verre ou certains métaux) n’a aucune interaction avec le virus. Aucune. Et comme il est étanche et hydrophobe, le liquide contenant le virus reste en surface.
Il ne traverse pas cette barrière physique. Son hydrophobie lui permet d’être facile à nettoyer. Il n’est pas poreux à l’échelle qui nous concerne, il n’y a donc pas résidu après nettoyage
Attention à l’interprétation des articles sur ce sujet. Voir l’article ici.
Il est facile de mesurer la présence du virus sur des surfaces qui ne l’absorbent pas, et Il est donc très difficile de mesurer quoi que ce soit à la surface de matières qui absorbent le liquide qui contient le virus comme le carton ou les tissus non synthétiques.
ATTENTION ! cela ne signifie pas qu’un sac jetable est plus sûr qu’un sac en tissu ou réutilisable. L’important c’est comment ce sac est utilisé et d’éviter le contact par d’autres personnes.
Si chacun garde ses sacs réutilisables, il n’y a pas de raisons pour qu’il y ait un risque quelconque, sinon nos propres vêtements seraient un problème, ce qui n’est pas le cas.
Par contre, dans le cas de cafés comme Starbucks ou le mug est touché par plusieurs personnes, il peut y avoir un problème de transmission. Dans ce cas de figure le réutilisable est déconseillé pendant la crise sanitaire.
On peut se questionner sur l’augmentation des déchets liée à la crise actuelle ou à la mauvaise compréhension des articles scientifiques, notamment ceux qui concernent la persistance du virus sur les surfaces.
Mais n’essayons pas de faire changer les comportements des consommateurs avec de fausses informations. La pédagogie, les discours rationnels et rassurants sont suffisants.
Petit lien vers le Thread Twitter :
https://twitter.com/Kako_line/status/1249329545309806592?s=20
Kako 