Les PFAs, des polluants dans les emballages à usage unique

Des ONG ont réalisé une étude sur la composition d’emballages et vaisselles jetables en papier/carton et fibres végétales dans 6 pays de l’UE. Cette étude montrerait que ces produits contiennent des produits « éternels ». De quoi s’agit-il ?

Photo de cottonbro sur Pexel.com

L’article du Monde est disponible ici.

Il s’agit des PFAs, substances perfluoroalkylés. C’est une famille de produits synthétiques constitués de liaisons carbone fluor. Il en existe 4700 différents. On les retrouve sous forme de gaz, liquide ou solide, sous forme de polymères. Un petit exemple :

Ces substances sont utilisées pour leurs propriétés techniques uniques : stabilité thermique, inertie chimique, hydrophobes, lipophobes et résistantes à la saleté, certains PFAS sont également des tensio-actifs.

C’est d’ailleurs pour cela qu’elles sont très utilisées dans les mousses anti-incendie, l’enduction textile (habillement ou meuble), l’électronique et les matériaux au contact des alimentaire comme les emballages papier/carton ou plus généralement constitués de fibres végétales.

Ces substances ne se dégradent pas dans l’environnement, elles sont dites persistantes dans l’environnement, entre plusieurs dizaines à plusieurs centaines d’années (d’où le nom de substance « éternelle ») et bioaccumulatives : elles s’accumulent dans les organismes vivants.

Elles peuvent être transportés facilement dans l’environnement, contaminer les eaux souterraines (elles sont solubles dans l’eau), les sols etc. On en retrouve de l’antarctique à l’arctique. On en retrouve même dans le sang humain selon l’ECHA.

Les effets sur la santé sont encore peu connus mais on soupçonne un effet cocktail entre les différents types de PFAs.

Notamment parce que la persistance dans l’environnement conduit à une exposition qui peut être importante. De la même manière une écotoxicité est soupçonnée.

Pourquoi les utilise-t-on dans certains emballages ?

L’interdiction du plastique dans la vaisselle jetable conduit à l’utilisation de matériaux qui n’ont pas les propriétés adéquates et qu’il faut modifier par enduction ou utilisation d’additifs comme les PFAs.

Les fibres végétales dont la cellulose ne sont pas hydrophobes et lipophobes. Si on ne veut pas utiliser de plastique, il faut les traiter pour obtenir les propriétés souhaitées.

Pour préciser, on ne retrouve pas de PFAs dans les plastiques au contact d’aliments. Ce qui est très étonnant c’est que ces substances avaient commencé à être substituées dans l’industrie. Avec le remplacement du plastique par d’autres matériaux, il a fallu chercher des alternatives avec les mêmes propriétés.

Qu’en est-il côté règlementation ?

Certains sont interdits depuis 2009, depuis la Convention de Stockholm, notamment acide perfluorooctane sulfonique et ses dérivés (PFOS). Depuis, ils font régulièrement l’objet d’interdiction ou de restriction du côté de l’ECHA.

Il y a d’ailleurs des restrictions en cours de rédaction actuellement, notamment par les pays nord-européens. Le Danemark a interdit les PFAS dans les matériaux en contact en juillet 2020.

En France, lors de la mise en place d’une interdiction règlementaire, l’étude d’impacts devrait permettre de déterminer les risques associés à la substitution d’un matériau comme le plastique.

Espérons que ce qui est dénoncé par ces ONG permettent de reconsidérer la manière de légiférer sur les sujets associés à la protection des consommateurs et de l’environnement…

Ce qui est dénoncé par ces ONG n’est pas vraiment une surprise

Sources
– Restriction ECHA

– Présentation ECHA

Petit lien vers le Thread Twitter :

https://twitter.com/Kako_line/status/1391073595972014087?s=20