J’ai eu une question concernant les risques d’inhalation de particules de plastiques au cours de l’impression 3D. L’occasion pour moi de vous préciser les risques associés à ce type d’activité à la maison et ainsi qu’aux gestes de prévention à adopter.
Au cours de cette activité les risques dépendent :
Il y a bien sûr d’autres risques liés à l’activité comme les risques de brûlure, que je ne vais pas évoquer.
Il y a principalement deux voies d’exposition des produits émis au cours de l’activité :
Je vais surtout vous parler des poussières et composés émis lors de l’impression 3D d’objets en plastique. Les risques liés à l’impression 3D avec un métal ne sont donc pas traités mais ils existent et doivent être considérés (voir lien INRS en fin de thread).
Le principe de l’impression 3D est de faire fondre de la poudre ou des fils de plastique afin de les rendre fluides et de les déposer précisément pour fabriquer des objets. Chauffer un plastique peut entrainer la création de particules ou de fumées dont il faut se protéger.
Plusieurs études ont été réalisées sur le sujet, notamment sur 2 plastiques très utilisés : l’ABS et le PLA. ce qui a été démontré, c’est une toxicité plus importante du PLA par rapport à l’ABS par particule (essais sur cellules in vitro), mais…
…une toxicité plus importante de l’ABS en utilisation normale, puisque ce plastique émet beaucoup plus de particules par rapport au PLA. Au delà de la toxicité intrinsèque du matériau, la concentration en particules et fumées émises sont à prendre en compte.
Ci-dessous les mesures de la composition chimique des particules émises par les filaments d’ABS et de PLA. Les spectres de masse des particules sont représentés en vert. Les autres couleurs correspondent à ceux des monomères des matériaux de filament bruts pour l’ABS et le PLA.
Vous constaterez que pour l’ABS les particules émises sont différentes de celles de l’ABS lui-même. Parce que ce qui est émis ce n’est pas l’ABS ou ses produits de dégradation, mais les additifs qu’il contient. Cela peut affecter les émissions au cours de l’impression.
Cette concentration en particules et substances émises dépend:
Pour la température il faut bien comprendre que plus on chauffe plus on fluidifie le plastique. MAIS plus la libération de certains additifs est facilitée et plus le risque de dégradation du plastique est important.
J’espère que vous suivez !
Cette exposition est à prendre très au sérieux parce que sans mesure de protection sur des durées importantes cela équivaut à une exposition à un environnement urbain pollué par une forte circulation de véhicules (voir 2e source en fin de thread).
A la maison vous risquez de polluer l’air intérieur sans le vouloir et de générer des dépôts autour du lieu de réalisation. Donc quelques mesures de préventions à appliquer avant de créer des objets 3D en plastique chez soi :
L’objet de ce thread n’est pas de vous effrayer avec ces expositions potentielles mais bien de vous indiquer les mesures de protection à adopter. Il est bien évident que l’exposition dépend aussi du temps que l’on passe à réaliser des objets, potentiellement très ponctuel.